Représentations Culturelles & Pratiques éducatives (Colloque)

La santé psychique et somatique des enfants est étroitement déterminée par les conditions de son environnement familial et scolaire, ce que le gouvernement a récemment admis en organisant le programme des « mille premiers jours ».

Or, toutes les méthodes d’éducation de l’enfant sont forgées par les contextes spatio-temporels où elles ont été spécifiquement élaborées puis mises en œuvre. Ainsi, si en France, naguère les châtiments corporels étaient la règle, aujourd’hui ils sont interdits par la loi, ou encore le choix de jouets genrés fait l’objet de prises de position souvent radicales. Ces évolutions parfois très rapides, souvent péremptoires et ne laissant aucune place aux alternatives, s’adressent à de jeunes parents par nature en apprentissage de leur rôle de parents, et très inquiets du devenir de leur progéniture. Elles ont de quoi perturber, voire discréditer les fonctions parentales, pouvant produire pour les enfants l’effet inverse de celui escompté.

Dès lors qu’il s’agit de populations en migration, le heurt peut-être frontal et, du fait des enjeux colossaux concernant l’avenir des enfants, il peut revêtir des aspects très éloignés des processus éducatifs. En effet, les sources de malentendus sont multiples et si le professionnel ne prend pas en compte la complexité des différences de perspectives et la nécessaire progressivité des évolutions, la relation peut mobiliser des enjeux de pouvoir et de résistance, revivifiant les modèles vécus de domination coloniale de part et d’autre, toujours au détriment des enfants.

La nécessité de comprendre la logique qui mobilise l’ensemble de l’environnement humain autour de l’enfant exige qu’on prenne en compte les histoires singulières et qu’on mesure les considérables enjeux psychologiques et anthropologiques de toute relation éducative. Il n’y a ainsi jamais de recette toute faite et même les injonctions légales doivent être replacées dans l’ensemble de ce contexte pour être acceptables et acceptées.

Ce colloque tentera de réfléchir sur les pratiques éducatives envisagées sous l’angle des derniers acquis des neurosciences, puis de remettre en perspective ces acquis dans les expériences parentales vécues naguère ici, ailleurs et actuellement. Dans un troisième temps, la question fondamentale du « comment accompagner à faire parent quand on est migrant en 2023 ? » posera les bases d’une réflexion pragmatique privilégiant la préservation du développement de l’enfant, la légitimité parentale et visant à ne pas créer d’obligation ou d’interdiction sans offrir des alternatives pédagogiques viables et adaptées aux contextes des familles.

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